Société des Amis du Champa Ancien

Musée Cernuschi, 7 avenue Vélasquez – 75008 Paris

Pour son 10 ème anniversaire, COLLOQUE INTERNATIONAL,

les 14 et 15 octobre 2005 :

Les études cham : approches traditionnelles et nouvelles tendances.

 


Lydia (née Brochard) et Jean-Pierre Raynaud (Toulouse)

"L"ART du CHAMPA" est ... modestement ... présent en province."

En annexe, un POSTER : « 1930-1945 : LES PIONNIERS du MUSÉE ……………………………ASIATIQUE MUNICIPAL Georges-Labit de TOULOUSE. »

 

 

L'ART du CHAMPA est (modestement) présent en province

Nous avons l'opportunité de présenter six sculptures choisies dans une époque considérée comme " l'âge d'or" de l'art du Champa, c'est-à-dire le Xe siècle, l'époque d'Hugues Capet pour tous les écoliers de France… Ces sculptures sont au musée asiatique municipal Georges-Labit de Toulouse, visibles depuis 1936, à une époque qui nous paraît maintenant bien lointaine puisqu'il s'agissait de « montrer et d'enseigner les plus belles des réalisations des pays asiatiques où l'investissement français, grâce à son Empire colonial, est des plus important .  » (1)

C'est un médecin des troupes coloniales qui avait exercé en Indochine, et principalement en Annam (centre Vietnam) depuis 1903, le docteur Albert Sallet qui avait reçu ces pièces qu'il connaissait bien car, après avoir quitté l'armée en 1925, il avait été membre correspondant de l'École française d'Extrême-Orient (EFEO) basée à Hanoï, et quelque temps conservateur du Musée cham de Tourane (aujourd'hui Da Nang). C'est ensuite une jeune orientaliste toulousaine Gilberte de Coral-Rémusat, amie de Sallet, qui les avait choisies au nom de l'EFEO, lors d'une mission scientifique en Indochine en 1935, pour le modeste musée de Toulouse, dans les réserves du musée de Tourane. C'est enfin le professeur de Gilberte à l'École du Louvre, spécialiste de l'Asie du Sud-Est et conservateur–adjoint au musée Guimet, Philippe Stern, qui les a décrites et expliquées entre 1941 et 1945, alors qu'il était réfugié, et caché dans le musée à Toulouse (à peu de distance du siège de la trop bruyante Gestapo !) Nous proposons des extraits de ces textes ignorés, mais que nous avons retrouvé depuis peu. Notons que dans le même temps, et malgré les considérables difficultés de l'époque, Philippe Stern avait fait éditer en 1942, chez un imprimeur toulousain, un ouvrage majeur qui aujourd'hui encore est dans toutes les bibliothèques des spécialistes : L'art du Champa (ancien Annam) et son évolution, 24-1-1942, 124 pages + 64 planches, chez les frères Douladoure, « maîtres imprimeurs » à Toulouse.

Les sculptures du Musée Labit sont originaires de Tra Kieu (une ancienne capitale chame, au Sud-ouest de Da Nang), mises à jour par Jean-Yves Clæys , en juin 1927 . Elles datent du Xe siècle, la période "classique" de l'art Cham (une photographie, pleine page, est jointe). Nous en avions fait une première présentation. (2) En 1997, Emmanuel Guillon (3) écrivait dans le catalogue du musée d'art Cham de Da Nang : (p.120) " Cet art classique du Champa, art de la danse, du mouvement, de la grâce, aux visages parfois légèrement souriants, comme ironiques, comme surpris par leur propre beauté, il nous laisse, dix siècles plus tard, encore étonnés de tant d'harmonie possible ".

Notices rédigées par Philippe Stern pour le musée asiatique municipal Georges-Labit que la Mairie de Toulouse inaugurait officiellement en juin 1945 .

Tête de Dvârapâla (un gardien de temple) (H. 26 cm.). Les dvarapala du Champa sont étonnants. Pour défendre le temple, il faut cette forme terrible qui s'oppose et maîtrise. Et cette force violente est indiquée par l'expression du visage et surtout par les yeux ronds.

Tête de lion (H. 28 cm.), et …

Lion cabré (H. 76 cm.). Si les artistes de l'Inde et des pays d'influence indienne ont été d'étonnants observateurs de la nature qu'ils aiment —le Bouddha étendant son amour à toutes les créatures— ils ont aussi parfois représenté des animaux fantastiques : Vitalité unie à l'hiératisme, dynamisme en puissance menant à la grandeur, à la force, à la violence. C'est plutôt vers la fin de l'art Dravidien (de l'Inde du Sud), que ces tendances se font jour, ou vers la fin de l'art Cham avec de nombreux animaux fantastiques. Mais dans les sculptures de Tra-kieu, existe un seul animal fantastique : le Lion. Il joint alors ce goût de surhumain à une vitalité bonne enfant qui ferait songer à l'observation directe (qui était impossible).

Le lion, inconnu comme animal réel en Indochine, a été cependant de tout temps, dans ces arts, une bête fabuleuse. Lié à la royauté, à sa puissance, au trône royal, il arrive dans l'Inde par les routes du Nord-Ouest. Il est constamment figuré dans l'Inde, à Java, et chez les Khmers. Il prend dans l'art Cham, à Tra-kieu en particulier, un aspect fort curieux. Souvent représenté dressé, il a les pattes levées. Les boucles de sa crinière sont assez vite remplacées par une sorte de plastron. Sa mâchoire inférieure s'allonge enfin, dépourvue de dents, influence peut-être de l'art chinois où la tête de monstre sans mâchoire inférieure dite T'AO-T'IÉ est si fréquente. Ces particularités donnent au lion cham une apparence toute spéciale. Et nous avons ainsi le bizarre animal, fantaisiste et fantastique, du musée Labit.

Orant debout (H. 65 cm.). Le personnage en prière (un "orant") bien que provenant d'un très intéressant groupe de sculptures n'a pas la beauté des figures dansantes du même site. Nous y retrouvons cependant quelques-uns uns des caractères du groupe. Le sourire un peu trop accusé correspond sans doute à l'apparition du sourire dans l'art cham. Nous voyons également la coiffure à cinq petits fleurons à la partie inférieure, les yeux en amande à fleur de tête, les arcades sourcilières fines et traçant deux arcs distincts.

Éléphant aux jambes brisées (H. 43 cm. L. 56). On croit trop facilement, en pensant à sa masse, que l'éléphant est un animal lourd. Quand, dans l'art cham, par réaction sans doute contre un style violent et presque barbare, apparaissent des tendances nouvelles de grâce, de légèreté, d'élégance, ces termes, ce qui est surprenant, peuvent s'appliquer aux éléphants dont la souplesse s'allie à une étonnante vérité d'observation. Et nous avons là un exemple de cet admirable talent d'animalier si constant dans les arts de l'Inde et des pays d'influence indienne. Ce qui est remarquable, c'est que, dans un art qui ignore grandeur, hiératisme, violence, qui n'a aucun sens des expressions profondes et de l'au–delà, qui copie le réel avec une parfaite précision dans la vision directe, aucun des défauts du naturalisme n'apparaissent : pas de pittoresque sans vie qui se perd dans les détails, pas de froideur académique, pas de fausse illusion du réel. Dans ces éléphants de Tra–kieu, le monde est représenté tel qu'il nous apparaît, sans grandeur, sans au–delà, mais avec une vitalité intense unie à la plénitude comme à la grâce et à la souplesse, presque à la tendresse bouddhique ."

Danseur à l'écharpe (H. 78 cm.) Le site de Tra–kieu, au sud-Ouest de la ville sainte de Mi–son, a livré des sculptures qui, par leur nombre et leur valeur, sont peut-être les plus importantes de l'art Cham, et les figures dansantes sont parmi les plus belles. Elles se présentent, comme ce danseur à l'écharpe, dans une attitude traditionnelle qui traduit le rythme acrobatique de la danse. Au mouvement de la jambe levée, répond le geste du bras qui agite l'écharpe au-dessus de la tête. La position de l'autre bras, coude rentré, montre l'emprunt fait à l'art de Java Central et met en évidence l'attitude désarticulée du danseur . (Cette notice n'a pas été rédigée par Philippe Stern en 1945, mais par son élève Jeanne Guillevic , conservateur du musée Labit depuis 1971 (4) car la pièce – issue des mêmes fouilles – n'a été déposée par le musée Guimet qu'en 1970 … ceci résulte d'une longue histoire expliquée par Emmanuel Guillon. (5) )

Du 12 octobre 2005 au 6 janvier 2006 une exceptionnelle exposition «  Trésors d'art du Vietnam, la sculpture du Champa » tiendra la vedette au musée Guimet à Paris Cette exposition sera importante car les autorités vietnamiennes ont accepté de prêter plusieurs des pièces majeures du musée cham de Da Nang, qui vont s'ajouter aux riches collections du Musée Guimet. Avec le colloque international qu'organise les 14 et 15 octobre 2005 la SACHA pour fêter son 10 e anniversaire «  Les études cham : approches traditionnelles et nouvelles tendances  » , la presse spécialisée et les médias vont enfin beaucoup parler du Vietnam, du Champa … et du rôle de Conservation du patrimoine du « colonisateur français ». Après ces manifestations, nos lecteurs (6) pourront se souvenir de quelques beaux spécimens de la sculpture du Champa du Xe siècle, présents à Toulouse, et de nos efforts pour en garder des traces significatives. Nous avons ici tenté de rendre concrets les termes utilisés par les artistes, et les appréciations des historiens de l'art. Les belles photographies en noir et blanc réalisées « en lumière naturelle » par l'artiste toulousain Jean Dieuzaide (7) dès 1945 participent à la réalisation d'un agréable et instructif devoir de mémoire…

Mais à propos du devoir de mémoire, les souvenirs Chams à Toulouse, ne sont pas limités à des sculptures dans un musée. Le docteur Sallet avait acquis une connaissance approfondie du peuple, et des lointains souvenirs de leur glorieuse civilisation, lorsqu'il exerçait comme médecin militaire dans le Sud Annam en 1922-1923. Cette érudition était reconnue par ceux des scientifiques amenés à améliorer leurs propres connaissances de ce que les derniers survivants pouvaient encore transmettre. Leurs correspondances avec Sallet se sont poursuivis longtemps après qu'il ait quitté l'Indochine, et nous pouvons citer deux des plus éminents membres permanents de l'EFEO, plus jeunes que lui de 20 à 25 ans, et qui témoignent leur reconnaissance au médecin qui savait partager avec eux son savoir pratique « de terrain ».

•  Jean-Yves Claeys (1896-1979) écrit le 2 juillet 1927 : Vous avez été vraiment aimable de vouloir vous occuper de moi à mon arrivée dans ce beau pays. J'aurais assez de raisons de faire appel à votre connaissance des choses câmes… J'ai beaucoup à apprendre de vous pour ce Campa que je « creuse » avec tant de joie…
Deux ans après, le 27 janvier 1929, Permettez moi de vous adresser un tirage à part des premières pages où je sévis dans notre Bulletin, en regrettant sincèrement que le paragraphe où je faisais mention de ce que l'École vous devait dans le Quang Nam, et que je vous avais préalablement communiqué, ait été caviardé à Hanoï… (Il est possible que dans un Bulletin technique, sérieux par définition, des louanges appuyés n'avaient pas lieu d'être ?)

  Paul Mus (1902-1969) écrit le 21 novembre 1931 : Mon but actuel est assez restreint : je veux parler… pour atteindre les Chams directement, sans personne interposée, et dès maintenant je puis un peu m'entendre avec eux… le document le plus intéressant dont je dispose est une paire de cahiers, l'un rouge et l'autre bleu, d'une belle main chame qui portent ce titre en français « Histoire de Cham, envoi à Monsieur Sallet, docteur à Phan Thiet. » que possédait M. Finot… Je partirai sans doute pour travailler dans la province de Phan Thiet au début de Décembre. Soyez bien sûr que ce n'est point sans quelque émotion amicale que je me trouverai pour la première fois au contact de ce pays qui a tant compté pour vous et auquel vous conservez encore une préférence !...

 

Plongé à Toulouse dans une vie culturelle et sociale intense, Sallet s'épanouissait et participait à plusieurs « Sociétés savantes ». Il multipliait conférences, publications et interventions radiophoniques. Louis Finot qui avait été Directeur de l'EFEO à Hanoi, « son » directeur, avait pris sa retraite, à Toulon en 1930, et venait fréquemment à Toulouse, séjournant au château de Gilberte de Coral-Rémusat. Avant de disparaître en 1935, Finot écrivait : «  Les Chams, pauvres types ! Ils ne se doutent pas qu'on parle d'eux en Languedoc, et s'ils l'apprenaient, ils n'en seraient pas médiocrement fiers…  » En effet, plusieurs conférences de Sallet, à partir de 1934 se concluaient par un long article dans le Bulletin de la Société de Géographie de Toulouse en 1936 «  Un peuple qui disparaît : les Chams du Sud Annam.   » Il faut y lire sa passion militante et l'expression d'une profonde tristesse sur le sort qui leur était réservé dans l'Indochine des années 1920-1925 «  Je garde beaucoup de pitié pour mes amis les Chams du Binh Thuan et de Phan Thiet… Les âges et les hommes ont profondément diminué et meurtri la malheureuse nation chame. Notre intervention (celle des Français dans le protectorat de l'Annam, note de JPR) est venue trop tard et elle ne fut efficace que dans l'apaisement. Le mal est sans remède : le seul soulagement susceptible de toucher cette race sans guide et sans espoir serait celui qu'apporterait une charité capable d'entourer de compréhension et de pitié l'agonie d'un peuple que rien désormais ne saurait sauver. »

Ainsi l'humaine compassion avait réussi à ébranler ses contemporains qui désignaient ainsi Albert Sallet «  le médecin qui a vu disparaître la civilisation chame ».

 

1 Un musée d'art asiatique en province : Le Musée Labit à Toulouse . 1945 Philippe Stern, juillet, pp. 1-2, ARTS.

2 Indochine, Xe–XIIe siècle : Quatre chefs-d'œuvre de sculptures chames à Toulouse et un à Paris . 1997, Lydia et Jean-Pierre Raynaud, Itinéraire des Arts Midi-Pyrénées N° 2, pp. 41-44.

3 Les sculptures du Campa à Da Nang 1997 E. Guillon, pp. 91-193. Le Musée de Sculpture Cam de Da Nang. Éditions de l'AFAO.

4 Musée Georges-Labit (Arts d'Asie) . 1971, Jeanne C. Guillevic, catalogue, 282 pages, ville de Toulouse, éditeur.

5 L'art de Tra Kieu au Musée G. Labit de Toulouse , 1997, E. Guillon, Lettre de la Société des Amis du Champa Ancien (SACHA) N°2, pp. 5-7.

6 Un artiste vietnamien « chantre du CHAMPA » au musée asiatique municipal Georges-Labit de Toulouse 2001, Lydia et Jean-Pierre Raynaud, Bulletin de l'Association des Amis du Lycée Albert Sarraut de Hanoi (ALAS) n°155 pp. 23-25.

7 Jean Dieuzaide (1921, Grenade sur Garonne – 2003, Toulouse) Mobilisé aux Chantiers de Jeunesse en 1942, il est affecté au Service Photographique de Toulouse en 1944. Il est le seul à faire de nombreuses photos de la Libération de la Ville en août. Il réussit un exploit : le premier portrait du Général de Gaulle le 16 Septembre car il s'était introduit au premier rang de la fanfare militaire ! (2000 exemplaires vendus aux services officiels.) Après 1945, reporter-photographe indépendant… Un succès universel : le portrait de Salvador Dali dans l'eau jusqu'au cou à Perpignan… En 1957 il est parrainé par Thérèse Le Prat (devenue épouse Stern) et nommé 14 e membre (et seul provincial) du célèbre « Groupe Photographique des XV de Paris ». Pour le musée Labit, il illustre l'article de Philippe Stern dans la revue Arts, juste après l'inauguration de juin 1945, et continuera cette activité suivant les desiderata des conservateurs.… Remarquable carrière régionale, nationale et internationale, nous attendons depuis son décès la Fondation Jean Dieuzaide organisée par la Mairie de Toulouse.

 

POSTER : 1930 – 1945 : LES PIONNIERS du MUSÉE ASIATIQUE MUNICIPAL Georges – Labit de TOULOUSE.

Dans le panneau de 2,30 sur 0,60 mètres que nous avons fait réaliser, et que nous présentons ici, nous tentons de montrer combien émouvante pouvait être la grande salle du musée asiatique municipal Georges-Labit, refaite en 1997 dans « l'esprit de 1945 » et qui portait alors le nom de «  salle Gilberte de Coral-Rémusat   » en hommage à celle qui venait de mourir en 1943. Les pièces khmères et chames de cette salle avaient été choisies par Gilberte, au nom de l'EFEO au cours de sa mission scientifique de 1936 en Indochine, dans les réserves d'Angkor, et celles du musée de Tourane. Nous montrons aussi, dans le même panneau les superbes photographies de ces pièces, prises en lumière naturelle et tirées en Noir et Blanc, de 1945 à 1970 par l'artiste Jean Dieuzaide, devenu au cours des temps une gloire régionale, et bien au delà. Il vient de disparaître, et m'accueillait avec une bienveillante simplicité car je montrais un enthousiasme qui lui plaisait, pour la qualité de ses clichés d'une beauté inégalée par les images contemporaines prises au flash et en couleurs…

Que sont devenus les 4 pionniers du musée municipal Georges-Labit  ?

- Gilberte de Coral-Rémusat (1903-1943) orientaliste toulousaine, est morte en 1943 (d'une leucémie chronique) à l'hôpital Nestlé de Lausanne. Elle n'avait même pas 40 ans…

- Victor Goloubew (1878-1945) un slave d'authentique noblesse, esthète de culture « universelle » grand collectionneur, qui rencontre en 1920 Louis Finot directeur de l'EFEO dont il devient l'ami et le second, « brillant représentant international de l'École » et conférencier multilingue. Il sera ami de Sallet et intime de Gilberte et séjourne très régulièrement dans son château toulousain. En avril 1939 il embarque à Marseille et restera piégé en Indochine, comme la plupart des Français. Il meurt en avril 1945 à Hanoi (juste après le « coup de force japonais » du 9 mars.) à 67 ans.

- Albert Sallet (1877-1948) nommé conservateur du musée asiatique « municipal » Georges-Labit en 1935, l'inaugure officiellement en 1945, avec son complice Philippe Stern . Fatigué et seul, il quitte Toulouse en 1946 pour se réfugier chez sa sœur dans leur ville natale à La Souterraine (Creuse) et meurt en 1948, à 71 ans.

- Philippe Stern (1895-1979) Professeur à l'École du Louvre et conservateur-adjoint au musée Guimet (Gilberte était son élève et son assistante) il échappe en 1940 aux premiers décrets antisémites, accueilli par Gilberte à Toulouse et caché par Sallet dans le musée Labit, dont il réalisera, pendant la guerre, la rénovation suivant les conceptions les plus modernes. Il participe à son inauguration officielle en 1945, revient à Guimet comme conservateur et finira sa carrière comme professeur et conservateur en chef du musée Guimet. On ne peut omettre de citer un exploit du vieux conservateur, rapporté par Jean-Pierre Ducrest (1) dans le catalogue du Musée de Sculpture Cam de Da Nang : «  En 1970, retraité, il multiplie les démarches pour la sauvegarde des monuments chams bombardés par les américains, ainsi que la sécurisation du musée de Da Nang, ce qu'il obtient finalement du président Nixon en personne … un ultime service rendu à la culture du Champa. » Il meurt à 84 ans.

Lydia (née Brochard) et Jean-Pierre Raynaud.

 

1 «1969-1971 : Philippe Stern intervient pour la sauvegarde des monuments du Campa et du musée de Da Nang  » , 1997, Jean-Pierre Ducrest, pp. 36-37, Catalogue du musée de sculpture Cam de Da Nang, Éditions de l'AFAO.

 

Poster

 

 

Août 2000. Phan Ngoc Minh, artiste peintre né à Da Nang (1954), vient dessiner et phtographier les pièces chames au musée Georges -Labit de Toulouse

 

Un artiste vietnamien, chantre du Champa au musée Labit de Toulouse
Voir Bulletin de l'Alas N° 155 de 2001.

 

 

 

 

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